Depuis 2008, l’Unité Médecines a mené des études cliniques qui ont validé l’efficacité du sucre administré sous la langue pour traiter l’hypoglycémie chez les enfants atteints de malaria sévère, notamment avec des collègues maliens. Ces études ont montré que cette technique permet d’atteindre une glycémie normale en moins de 20 minutes dans 50% des cas, ce qui est aussi rapide et efficace qu’avec une perfusion ou une sonde naso-gastrique, moins invasif et plus facilement disponible.
Après avoir été repris dans un guide de l’OMS, cette recommandation sur l’usage du sucre sublingual pour corriger des hypoglycémies causées par le paludisme a maintenant été incluse dans des directives de Médecins sans Frontières. Il aura fallu une dizaine d’années pour passer de l’idée à l’étude scientifique et à la recommandation publiée.
Après les recherches avec des enfants atteints de paludisme, la question s’est posée si le sucre sublingual pourrait aussi être utile dans d’autres situations où des enfants sont en grave danger à cause de l’hypoglycémie. Cette année l’Unité Médecines a donc commencé à évaluer, avec des collègues de la région de Gondar en Éthiopie, l’efficacité du sucre sublingual pour le traitement de l’hypoglycémie chez des enfants atteints de malnutrition sévère dans 5 hôpitaux et 2 centres de santé. En cas de résultats positifs, les enfants pourront, être traités plus vite et dans des régions éloignées.